La Harpie est une maison d’édition associative qui a pour but de valoriser et promouvoir le matrimoine littéraire.
Virginei volucrum vultus, fœdissima ventris
Proluvies, uncæque manus, et pallida semper
Ora fame
Virginaux sont les visages de ces oiseaux, mais de leur ventre un fluide puantissime
Se déverse ; leurs mains sont griffues
Et toujours la faim
Pâlit leur face1
Quelle est la mission des éditions de la Harpie ?
Les éditions de la Harpie rééditent des textes féminins anciens, recontextualisés mais aussi réinscrits dans leur filiation littéraire, intellectuelle et militante.
Nous nous sommes donné pour but de faire gagner en visibilité des livres qui nous entrent en forte résonance avec notre époque, ou dont l’apport intellectuel et culturel nous semble trop important pour n’être accessibles qu’à quelques-uns.
Notre rôle n’est pas simplement de republier les livres tels qu’ils étaient au jour de leur sortie. Notre travail éditorial doit aussi permettre à nos lecteurs et lectrices de mieux comprendre l’œuvre, les motifs qui la traversent, l’époque au cours de laquelle elle a été écrite, l’influence qu’elle a eue sur ses contemporain·es et ses successeur·ses.
Chacun de nos livres est également accompagné d’une courte biographie de celle qui l’a écrit. Nous pensons que mettre en lumière la vie des autrices, donner à connaître leurs parts d’ombre et de lumière permet de constituer, collectivement, un matrimoine littéraire.
Dans le cas d’ouvrages traduits, nous révisons systématiquement les traductions, quand nous ne les retraduisons pas intégralement.
Pourquoi les éditions de la Harpie s’appellent-elles ainsi ?
La harpie, monstre mythologique au corps de rapace et à visage de femme, pose la question de l’hybridation. Les textes que nous publions sont à son image : toujours hybrides, si ce n’est bâtards.
À la fois anciens et étonnamment modernes, nos livres sont intemporels, mais se lisent différemment selon les époques. Objets de répulsion ou de fascination selon les périodes et les publics, une chose est sûre : ils ont le pouvoir de traverser le temps sans rien perdre de leur force.
Le nom de La Harpie est aussi d’un clin d’œil féministe : nous revendiquons de publier des harpies, des femmes en colère qui osent parler haut et fort, qui refusent de rester à leur place et qui inquiètent.
Nous sommes une équipe de bénévoles, qui œuvrons pour déterrer et rendre visibles des textes, récents ou anciens, dans tous les cas oubliés.
- Enéide, chant III, vers 214-218 ↩︎